Dans l’ère du temps quand on ne sait plus quoi inventer, doit-on en conclure que les scénaristes souffrent du syndrome de la page blanche ? Où sont passés les adeptes d’Hitchcock ? Selon la tendance actuelle, Dexter n’a pas échappé à un revival. Même si ce dernier est logique, il l’est sûrement trop. Et c’est bien le soucis rencontré ici. Comment d’une idée bien visitée, peut-on partir dans une continuité étriquée ? Comment les scénaristes peuvent-ils manquer à ce point d’originalité ? Nous nous demandons parfois si les fans ne seraient pas meilleur rédacteurs que les showrunners. La saison de
Dexter New Blood a tout pour déplaire, notamment avec son démarrage lent. Le milieu de saison offre tout de même de bonnes surprises tel le penchant de Harrison pour la violence bien plus sombre que celui de son paternel. Rappelons ici que Dexter a tué son propre frère ; Le cas du fils Morgan est intéressant et aurait mérité davantage de développement comme de lumière. Connaissez-vous le syndrome de Stockholm ? Il peut s’appliquer dès qu’un otage développe une forme de sympathie ou d’empathie envers son ravisseur. Harrison est la victime de Dexter selon le scénario MAIS bémol sur cette idée. La saison 9 se présente comme une aparté familiale.
Harrison l’explique dans le dernier épisode face à son père dès lors qu’il pointe son calibre sur ce dernier. Il voulait se rapprocher de lui, lui ressembler. Mais ceci, mes chers, n’explique aucunement ses pulsions. Showtime a parié sur le mauvais cheval tout comme Canal +. Fort heureusement en dépit de sa cacophonie funèbre, Dexter Morgan prouve avec retenue à son fils qu’il agit pour le code. La passager noir a ainsi bel et bien été transmis à sa descendance. Le démarrage lent, la bande sonore proche du nihilisme, une intrigue creuse et un gamin gamin paumé : Bingo ! Combo gagnant proche du nivèlement par le bas.
Revenons sur Harrison et ses penchants ; il justifie ses actes à son paternel par sa volonté de lui ressembler. Il faut remonter aux tristes événements de son passé : Le fils se rappelle-t-il le massacre de sa mère ? La vérité est qu’un rejeton de moins d’un an ne peut pas se remémorer des souvenirs survenus à cette période. Par contre L’adolescent fait clairement une fixette la dessus, il nage dans un fantasme morbide. Pour le prouver il suffit de se baser sur le script, Harrison est un tueur en série en devenir. Car il est né – selon le slogan de Dexter – dans le sang. L’arme de prédilection du fils est d’ailleurs un rasoir.
Dexter est décédé et c’est pour cette raison que nous nous intéressons à sa progéniture.Une scène particulière comme révélatrice pose le futur : le moment où Dexter alias Jim Lindsay découpe son ennemi mort et que le sang déversé semble aller vers le fils. A ce moment précis Harrison a le flashback -imaginé- de sa mère gisant dans la baignoire avec l’artère fémorale charcutée. Naturellement ceci un fantasme et n’excuse pas l’attitude du fiston. Ce gamin a une véritable addiction pour la virulence , le besoin de faire mal. Nous nous plaçons juste dans la simplicité du contexte. En vérité, Harrison Morgan est Harrison Lindsay davantage que son père est Jim Lindsay. Un mensonge de plus.
Voici ici la seule anecdote que vous pourrez trouvez. Harrison se révèle être un animal bien plus dangereux que son père. D’autant plus qu’il n’a pas eu le temps d’apprendre les règles du code. Un enfant né dans le sang selon un drame illogique qui voudrait tuer selon des cauchemars, sa loi de talion envers la société et son propre raisonnement. Dexter Morgan aurait pu et aurait du découvrir ce fait. Nous sommes loin de l’analyse du docteur Hannibal Lecter. Harrison ment ou n’a pas conscience du danger qu’il représente pour autrui. Est-il sur le fil du rasoir ou juste « rasoir » ?